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AKHUWAT
Ce matin nous avions rendez-vous avec d’autres rotariens du Club de Lahore GARISSON pour une remise de médicaments à un dispensaire. Ce dernier à été crée par une société de micro-crédit AKHUWAT. Le principe est le même que GRAMEEN Bank en Inde qui a été honorée par la Remise d’un Prix Nobel à son fondateur en 2006 : prêter aux pauvres ; une utopie ? Et bien ça marche. La version Pakistanaise a démarré avec 10.000 Roupies soit 70 €. Cette initiative a eu un développement exponentiel. Des Rotariens ont soutenus le projet, se sont portés garants des premiers prêts, ont fait des dons à l’organisation gouvernementale (ONG) et ce sont maintenant des milliards de roupies qui sont prêtées par l’ONG, et qui permettent le développement de l’économie locale. Rapidement ils se sont rendus compte que le deuxième facteur d’exclusion après l’argent était la maladie en particulier le diabète notamment sous sa forme dépendante d’injections d’insulines journalières. C’est pour cela qu’ils ont ouvert le dispensaire d’AKHUWAT dans une banlieue de LAHORE en mettant en place une véritable démarche de santé publique en soin de santé primaire à l’échelle du quartier, dépistage systématique en faisant du porte à porte. Prise en charge du patient diabétique (2008) : dépistage, éducation diététique, traitement par antidiabétique oral ou par insuline, sensibilisation au soin des pieds (point très sensible chez le diabétique) a permis d’éviter 138 amputations, ouverture d’une consultation de gynécologie (2009) avec un appareil d’échographie. En 2012 ils mettent en place une sensibilisation au dépistage du cancer du sein et s’équipent d’un appareil de mammographie ayant permis 60 dépistages à ce jour. Depuis 2011 Ils ont ouvert une consultation de cardiologie. L’accés aux soins est gratuit pour les emprunteurs, pour les autres c’est le recouvrement de coût qui est pratiqué, c’est-à-dire un coût modique, abordable pour la majorité des gens du quartier et prise en charge totalement gratuite pour les plus démunis. Cela fonctionne grâce à la générosité de mécènes et des dons de laboratoires pour le diabète (Sanofi, Novo, Eli LILLY …) Leur prochain projet : ouverture d’un laboratoire d’analyse, car pour l’instant les analyses sont faites par un labo extérieur qui facture 50% du prix normal. Cette organisation s’est rapprochée des Rotariens Pakistanais pour voir comment était organisé le Rotary au Pakistan et au niveau international pour organiser le mieux possible leur développement rapide. Les Rotariens vont suivre le projet.SHAUKAT KHANUM Memorial Cancer Hospital and Research Centre.
La visite suivante est le lieu de travail d’un Rotarien le SHAUKAT KHANUM Memorial Cancer Hospital and Research Centre. En 1992, le PAKISTAN remporte la coupe du monde de cricket (le Super Bowl de l’ancien Commonwealth), son capitaine Imran KHAN qui a perdu sa mère SHAUKAT KHANUM plusieurs années auparavant des suites d’un cancer mal soigné, rêve de construire un nouvel hôpital de cancérologie au PUNJAB. Folie impossible diront les uns, pari très difficile diront les autres eu égard au prix prohibitifs des traitements et de l’équipement. Loin de le décourager cela décuple son énergie et il décide que l’accès en sera gratuit pour les nécessiteux. Son charisme ne suffit pas mais l’exploitation médiatique qu’il fait de son titre et l’organisation d’un réseau de collecte de fonds, national (85 points permanents) et international (E.A.U. ,U.K, USA) feront le reste, l’hôpital ouvre ses portes et c’est aujourd’hui un établissement ultramoderne : informatique maison 100% intégrée, 4 salles d’opérations, 6 chirurgiens temps plein et quelques temps partiels réalisent 6000 interventions par an, 100 chimiothérapies ambulatoires sont réalisées chaque jour, ils ont leur propre banque de sang, leur propre laboratoire d’analyse qui collecte les prélèvements d’anatomo-pathologie sur tout les pays dans 80 points de collectes. Il y a un engagement dans la qualité totale, une hygiene hospitalière à la hauteur des aspirations d’une hygieniste française. Cet hôpital prend en charge des patients d’Afghanistan (dépourvu de centre) et de tout le pays. Pari tenu et maintenu malgré l’évolution à la hausse permanente des traitements et matériels. C’est même devenu un centre de recherche connu mondialement
Côté social le pari a été tenu également et un système de paiement fonction des possibilités des patients a été mis en place, passé l’accueil aucune distinction n’est possible par les équipes soignantes. L’accueil se fait en chambre double, pas de carré VIP non plus. Le système a mobilisé des millions de Pakistanais nationaux ou expatriés qui soutiennent le projet année après année, la plupart des rotariens du Pakistan, leurs familles contribuent à ce projet. Leur prochain projet : ouverture d’un nouvel hôpital dans le Nord en zone tribale. La pose de la première pierre est prévue pour 2015, avec une ouverture 5/6 ans plus tard.En sortant Ahmed entame la conversation avec un père de famille (qui n’a pas l’air de rouler sur l’or) et sa petite fille, il vient du WARIZISTAN, à la frontière Afghane, sa petite fille a eu un cancer de l’estomac elle a été soignée ici, elle est guérie, ils sont venus pour un contrôle de routine.
WAGHA, frontière avec l’Inde
L’après-midi fut consacré à une curiosité touristique bi-nationale : La cérémonie du Drapeau à WAGHA, frontière avec l’Inde.Là, tous les soirs, avant le coucher du soleil, depuis des années des centaines de Pakistanais assistent à la cérémonie, derrière la frontière fermée par deux grilles des milliers d’Indiens assistent à une cérémonie équivalente. Un grand show de gardes frontières avec compétitions de décibels pour couvrir la musique de l’autre pays. Puis la grille s’entre-ouvre les deux gardes se serrent la main pour montrer le caractère bon enfant de la cérémonie et referment la grille, s’ensuit une série d’aller et retour et d’avancées menaçantes de gardes de plus en plus nombreux, vers la frontière de l’autre, roulements de tambour, lancers de drapeaux nationaux, la foule scande des slogans vantant la gloire de son pays PAKISTAN d’un Côté INDOUSTAN de l’autre… Puis les grilles s’ouvrent et le spectacle continue avec arrêt des gardes sur la ligne frontière. Cela se finit par la descente des couleurs, puis la fermeture des portes de la frontières.
Pour aller d’un pays à l’autre il faut un visa et ce n’est pas beaucoup plus facile que pour nous, il leur faut justifier des villes visitées et le visa n’est accordé que pour ces villes. Un bus relie Dehli et Lahore tous les jours, des centaines de camions franchissent la frontière tous les jours.
le 7 février 2014