Louis Dréano – Philippines – déc. 2015

Mayong hapon !

Noël a déjà pointé le bout de son nez depuis mi-Octobre. C’est une étrange impression donc de se préparer pour un tel événement ici, aux Philippines, où le temps n’a toujours pas changé. Bien évidemment, je ne m’attendais pas à la neige et au froid mais je vis un peu comme au-delà du temps. En Europe, on vit et passe à travers les saisons et leur changement. ; ici, c’est toujours pareil, le temps reste toujours très agréable. Un étudiant d’échange philippin me racontait qu’aux Philippines, il y a deux saisons : la saison chaude et la saison très chaude. Depuis mon arrivée, je pense que l’on est dans la saison chaude.

Pour revenir sur Noël, il n’est pas si étonnant de voir à quel point cet événement est très important dans cette petite enclave catholique. Les crèches ici sont énormes et tout le monde décore sa maison et à l’école. Je suis content de pouvoir voir comment on fête noël, loin de la France où Noël m’est très cher.

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Depuis le 31 octobre, je suis dans ma deuxième famille : les Palanca. Les premiers jours, mon frère d’accueil, Juancho, et ma mère d’accueil étaient au Japon. Du coup avec mon père, nous nous sommes promenés sur l’île, jusqu’aux villes Victorias et San Carlos. Cette dernière se situe sur l’autre côté de l’île. On a pu traverser les montagnes et contempler les beaux paysages vallonnés. Egalement, de ce côté-ci de l’île, on parle le Cebuano, et non plus notre dialecte, l’Ilonggo. Là-bas encore, l’environnement est assez différent de mon côté et de ma ville Bacolod. Dans les montagnes donc, on prend de l’altitude et se rend compte d’un autre aspect de mon île et de la population. Il y a quelques beaux complexes hôteliers et surtout beaucoup de gens pauvres et isolés. De cette traversée, je garde de très bons souvenirs, cela prit près de 2 heures. Une semaine plus tard, nous avons repris le même chemin (par San Carlos donc) pour aller jusqu’à Dumaguete. Cette dernière est un petit havre de paix pour beaucoup d’étrangers occidentaux. C’était la première fois que je voyais un français aux Philippines ! On dit que beaucoup d’américains, allemands et suisses viennent passer leur retraite là-bas. La ville, paisible, fait face à la province de Cebu, et à l’île d’Oslob. Dans cette dernière, nous sommes allés nager avec des requin-baleines ! Des gros gros gros gros gros poissons !

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C’est assez amusant de prendre des photos avec eux, bien qu’un peu effrayant… Ce weekend-ci, je l’ai passé avec ma famille entière et une amie de ma mère d’accueil et son fils! Deux semaines plus tard, j’ai eu la chance d’y retourner avec ma première famille d’accueil, les Yusay.

Louis-dec- - 9On est donc allé à Oslob, puis voir des chutes d’eau (tellement dingue !).m’entends très bien avec ma famille, et je m’y sens intégré depuis à peine que je sois arrivé. En fait, ils sont très fièrs d’accueillir un français ici et de me présenter à leur famille. Mes deux parents tiennent des business et des terres un peu partout, comme beaucoup de philippins. A côté de cela, mon père est peintre et vient de l’université d’Ateneo de Manila (l’une des trois meilleures écoles du pays) ; son camarade de classe était le président actuel des Philippines ! Il me parle beaucoup de sa jeunesse avec nostalgie, et de sa carrière en tant que DJ et animateur de la meilleure radio et la plus jeune de notre île ! A l’instar de mon premier père d’accueil (vivant à l’époque à Manille), il était très engagé dans la révolution du pays contre le dictateur Marcos, pendant les années 80.

Dans mon précédent rapport, je disais que l’on m’avait invité à boire le Beaujolais Nouveau à Manille, dans la communauté française de Makati. Malheureusement, je n’y suis pas allé car la même semaine, nous avions « sportfest », dans mon école ; puis le weekend, deux exchange students sont venus nous rendre visite. Le sportfest est une semaine dans laquelle tous les niveaux de notre école se rencontre, dans une grande compétition sportive. Cette semaine, on la retrouve dans toutes les autres écoles aux Philippines, c’est un événement très important dans l’année ! J’ai pu donc faire du volley, du badminton, une course et du tir à la corde. Malheureusement, ils n’ont pas présenté l’attrapage de cochons dans un enclos cette année, car l’année dernière, ça s’était mal passé… En parallèle de cela, il y avait des compétitions de percussions, de cheerleading (ici, il y a plus de garçons que de filles), etc. Bref, une semaine bien remplie et bien différente de notre quotidien à l’école. Les jours qui ont suivi ont été également très chargés car nous avons revu Mathilde, l’étudiante d’Antique, et vu Hadrien, l’étudiant de Kalibo – ce sont deux belges. Je pense très sincèrement garder contact avec eux, on s’entend très bien. C’était la première fois dans mon échange que j’ai pu aussi vraiment discuter de mon ressenti sérieusement. Je me suis rendu compte de la chance d’être à Bacolod, avec deux autres exchange students car nous avons vraiment plus l’occasion de nous voir, de faire des choses avec nos familles et, bien évidemment, Bacolod est une grande et assez moderne ville ! En contraste, eux, ils sont tout seul à Antique et Kalibo, des villes un peu reculés de l’ïle Panay, près d’Iloilo. En Belgique, tous les outbounds doivent avoir passé leur « bac ». Du coup, eux, ils ont deux ans de plus que ceux de leur classe et ne vivent pas la même intégration que moi. En effet, en termes d’intégration et de mélange avec les autres (autant dans ma classe que dans ma famille), je n’ai pas éprouvé de problèmes du tout, ni même de questionnements.
Avec Hadrien et Mathilde, nous sommes entrain de planifier des choses ensemble ici, et peut-être aussi pour notre retour, en Europe !
Lors de leur weekend ici, nous sommes allés voir un défilé de mode où la soeur de Mikie, un ancien Exchange student très très très très très sympa (il était en Belgique ! Son français est très bon d’ailleurs : un philippin avec un accent belge… On verra de tout ici…). Cette soirée était très hype, il y avait beaucoup d’artistes du coin ! Par ailleurs, sa soeur m’a proposé de participer peut-être au prochain défilé de mode de Bacolod !

Ce mois de Décembre se montre assez rempli : voyage Cebu-Bohol avec mon école, retour de Mathilde et d’Hadrien dans la ville pour deux grosses soirées à Negros et la visite d’une fabrique de sucre, travail sur un gros projet, PPA (journée avec ma classe hors de l’école), etc. Celui de Novembre était assez court : semaine de vacances après mon changement de famille, deux semaines d’école puis sportfest !

Comme mentionné précédemment, nous travaillons sur un projet, mon club Rotary philippin et celui français. Au mois de Novembre, j’ai eu un long entretien avec mon conseiller, Tito Junjun, sur ce que je souhaiterai entreprendre ici. En effet, aux Philippines, il y a des milliers et des milliers de choses à faire en terme d' »humanitaire » (si on peut appeler dons et aides financières et humaines pour améliorer notre humanité). Mais j’ai pu réellement me rendre compte que l’éducation et la santé sont ce que les gens ont le plus besoin. C’est pourquoi, cette année, j’ai choisi de supporter le projet « welding scholarship ». Mon conseiller est propriétaire d’une quinzaine de centres de formation dans toutes les Philippines, dont un dans ma ville, Bacolod. L’objectif de ce projet est de payer le coût entier d’une scolarité à des philippins non scolarisés. Effectivement, avoir été à l’université est recommandé pour pouvoir trouver un emploi quelconque aux Philippines ; mais lorsque l’on est pauvre (comme la grande majorité des personnes ici), on ne peut se permettre un tel coût !
Pour Janvier, je dois réaliser une vidéo de présentation (ah si seulement Pascal Tansorier était là…) pour vendre notre projet et atteindre un montant (minimum) de 1100 euros pour payer la formation à deux philippins. Je pars tourner le vendredi 18 Décembre ! Personnellement, j’ai d’autres idées de projet que je souhaiterai entreprendre avec un autre membre du Rotary et ma professeur de Christian Living, mais je vous en parlerai que lorsque cela verra le jour…

Ce lundi, nous n’avons pas eu classe mais PPA. En fait, c’est une journée hors de l’école, pendant laquelle on s’amuse ensemble, pour resserrer les liens dans la classe. Ici, la relation entre les élèves est très mise en valeur et il y a beaucoup d’activités tournés contre harcèlement à l’école.

Merci beaucoup le rotary de m’avoir envoyé ici, et de m’aider dans mon premier projet qui, j’en suis sûr de chez sûr, va être un beau succès ! Merci aussi papa et maman !

Kitanay karon !