Un novembre aux couleurs indiennes – Marie-Morgane Vautier – Inde – dec 2013

Me voilà donc pour un nouveau compte-rendu de mes aventures avec encore une fois beaucoup une fois. Je m’en excuse amplement et je n’oublie pas que c’est grâce à vous, tous les membres du rotary club de Sablé ainsi qu’au district 1510 que j’ai eu la chance de partir et de vivre ce que je vis en ce moment.
Le mois de Novembre a été un mois vraiment très chargé, il y a des mois comme celui-là où on ne voit pas le temps passé, où les jours passent beaucoup trop vite et il y a aussi d’autres mois où la routine est là. L’école tous les jours, et même si parfois ça en devient quand même ennuyant j’essaye de mettre aux mieux à profit c’est passer sur le banc de l’école comme on dit en apprenant par exemples quelques mots de malayalam, discuter avec mes amis, car malheureusement je ne peux pas souvent voir mes amis en dehors des cours. Ici les enfants sont beaucoup plus poussés dans leurs études par leurs parents qu’en France je trouve. Chaque soir après les cours (souvent des 16h30 à 18h30) ou parfois même tôt le matin avant de venir à l’école (de 7h à 8h) ils ont des cours de soutiens ainsi que des cours pour préparer les examens d’entrées pour les universités et ceci même le week-end. Leurs parents dépensent des fortunes pour ces cours et certains élèves sont même venus exprès à Thrissur pour suivre ces cours de soutiens dans cette académie. Autre point par rapport à l’éducation en discutant avec mes amis sur leurs ambitions d’avenir une grande majorité m’ont dit vouloir devenir médecin ou ingénieur ce qui m’a un peu étonné au début et puis en discutant un peu plus avec eux j’ai compris que pour certains ce choix était surtout le choix de leurs parents (ce qui est surtout vrai pour les filles et un peu moins pour les garçons) et non pas le leur. Pas mal rêverait d’une autre carrière plutôt dans la mode, la design ou autre chose mais selon leur parents ce n’est surement pas des métiers assez digne de ce nom. Du coup, j’ai un peu mieux compris pourquoi certains ne se donnait pas la peine d’étudier, car tout simplement il n’avait pas cette motivation à étudier pour faire le métier dont il rêvait. Cela m’est un peu dur à comprendre car pour moi j’ai toujours étudié avec pour objectif de faire le métier dont je rêve depuis toujours : médecin. D’ailleurs certains me disait que peut-être au cours de cette année j’allais complètement changer d’idée au niveau de mes études mais au contraire cela m’a encore plus conforté dans mes projets.
Pour revenir, à mes aventures du mois de novembre, j’ai débuté ce mois-ci à Coimbatore pour fêter Diwali qui signifie en français « fête des Lumières »,lumière plutôt au sens spirituel.Cette fête se déroule suivant les années au mois d’Octobre ou au mois de Novembre. Cette année Diwali a été célébrer entre le 3 et 7 Novembre, le dernier jour étant ici un jour férié national. Diwali est célebrer dans presque l’ensemble des Etats de l’Inde à l’exception du Kerala. Cette fête est aussi signe de renouveau (dans la maison, dans les vêtements) et c’est d’ailleurs pour cela que pour le premier jour de Diwali il faut porter un vêtement nouveau. Séjournant dans la famille d’accueil d’Anna, une allemande durant ce festival, sa mère d’accueil a décidé de m’offrir un half sari ce qui m’a beaucoup touché. En me l’offrant elle m’a dit que elle et son mari était très content de m’accueillir dans leur famille et que je serais toujours la bienvenue chez eux. Les fois où je suis venue à Coimbatore j’ai la plupart du temps séjourné chez eux et ils ont vraiment une place dans mon cœur comme ma famille d’accueil à Thrissur. Le père de cette famille m’a aussi dit quelque chose qui m’a aussi énormément touchée. Il m’a dit : « Tu rends fier ton pays » et il y a des paroles comme celle-ci qui je pense resteront longtemps gravées dans ma mémoire.
Pour revenir à la célébration de Diwali, cette fête met tout simplement en ébullition toute la ville. Pétards, feux d’artifices à chaque coin de rue… ainsi que des bougies, lumières dans chaque maison sans lesquelles on pourrait presque à un bombardement. 4 nuits de folies….
Diwali est aussi un moment de partage en famille, où on se rend visites en échangeant des cadeaux (le plus souvent des gâteaux ou autre sucreries…) Dans chaque maison où on se rend on se doit de goûter à chaque gâteau ce qui fait que l’estomac en prends aussi un coup et que j’ai finis par tomber malade. Rien de grave, des maux d’estomac mais qui ont bien duré une semaine. Je vous transmet par la même occasion quelques photos de Diwali pour vous faire partager un peu de la féérie de cette fête.
Après la célébration de Diwali, je suis retourné à Thrissur pour une semaine et pour la première fois, j’ai eu un petit aperçu d’un hôpital indien à cause de ces douleurs au ventre qui était persistantes. Ma famille d’accueil m’a donc emmené chez le médecin. Ceci n’a pas été une mince affaire et comme de nombreuses choses en Inde des choses qui peuvent faites-en un rien de temps chez nous prend ici une tout autre mesure. Pour la petite histoire, les médecins ici travaillent pour la plupart à l’hôpital pour avoir une bonne rémunération mais aussi dans leur cabinet (souvent une pièce de leur maison) le soir (De 18h à 21h par exemple) en complément -ce qui selon mon père d’accueil n’est pas légal mais une grande majorité des médecins le font. Comme je ne mes entais pas bien on m’a donc emmené voir leur médecin de famille, celui n’étant pas là on se dirige vers un autre cabinet, celui-là étant aussi fermé nous nous dirigeons vers un des hôpitaux de Thrissur. Moi je me suis dit que c’était vraiment bizarre d’aller à l’hôpital juste pour des maux de ventres car en France on va vraiment à l’hôpital pour les urgences mais ici on y va comme chez son médecin. Et là c’était l’effervescence, des enfants qui pleurent, une chaleur étouffante à l’intérieur, des gens qui se bousculent au guichet pour pouvoir avoir un rendez-vous au plus vite avec le médecin. Quand enfin viens notre tour, on apprend qu’il va au moins falloir patienter 1 heure, mon père d’accueil demande à voir un autre médecin. On lui dit alors et c’est bien ça qui m’a choqué que ce médecin était bien présent mais qu’il ne souhaitait pas consulter pour l’instant. Ce médecin ne souhaitait pas recevoir de patients alors que plus d’une trentaine de personnes étaient entrain d’attendre. Nous voilà donc repartis sur les routes surchargées et chaotiques ce qui n’est pas le meilleur remède contre le mal de ventre. Enfin, nous avons trouvé un hôpital, un médecin mais pour qu’au final celui si me pose juste 2 ou 3 questions sans même m’ausculter et ensuite me prescrivent quelques médicaments. Bon au moins j’aurais au moins ce à quoi pouvait ressemblé un hôpital en Inde.
Après cette courte semaine, me voilà déjà repartis direction Coimbatore. Et oui encore car la famille d’Anna où j’ai séjourné la dernière fois m’a invité ainsi que tous les autres étudiants d’échanges au mariage d’un cousin de leur famille pour découvrir ce qu’étais un mariage « à l’indienne » et plus spécifiquement hindou. Ce fus d’ailleurs une expérience inoubliable et je ne saurais vous retransmettre l’ambiance avec exactitude. En écrivant je me rends compte qu’il y a tellement de choses que j’aimerais vous faire partager mais impossible de tout raconter, je pense que mes comptes rendus vont déjà être bien assez long comme cela.
Imaginez plus de 4000 invités réunis dans une salle pour 2 jours de célébrations, des milliers de saris colorés tous plus ravissant les uns que les autres, une dizaine de caméras qui filment la cérémonie ainsi que les invités et le retransmet sur grand écran… Avec tout cela on pourrait se croire sur le tournage d’un film bolywoodien mais non nous somme bien à un mariage.
A peine quelques jours après ce fabuleux mariage (14-15 novembre) nous voilà partis pour 25 jours de folies avec les autres étudiants d’échanges à la découvertes des joyaux du Sud de l’Inde. Encore une fois il me sera difficile de vous raconter chaque détail de ce voyage mais je pense que quelques photos pourront parler d’elle-même. Je vous laisse aussi le lien d’une vidéo réaliser par une des étudiantes d’échanges sur notre bus trip.
Nous nous sommes donc embarquer pour cette folle aventure, le 18 novembre avec pour première étape Hyderabad. 7 h de Bus pour rejoindre cette ville en compagnie des 9 autres étudiants de mon district. Une fois arrivée sur place nous avons retrouvé les étudiants d’un autre district (3030 = Mahārāshtra) avec qui nous allons voyager durant ce bus trip ainsi que notre guide. Au total nous étions 17 étudiants (6 américains, 5 allemands et 6 français) lancé à la découverte du Sud de l’Inde. Nous avons séjourné dans pas moins de 17 villes (Hyderabad, Chennai, Mahäbalipuram, Bangalore, Bandipur national park, Ooty, Munnar, Thakkadi, Kovalam, Allapey, Cochin, Goa, Mumbai… ) et quelques-unes de ces étapes mon énormément marqués. Tout d’abord il y a eu Mahäbalipuram pour ces plages magnifiques, Kanyakumari (la pointe de l’Inde). Arrivée dans cette ville on ressent une sensation d’accomplissement, du fait d’être parvenu à la limite de pays gigantesque. Une sensation d’être arrivée au bout du monde comme on dit. Cette aussi à la ponte de l’Inde que se rencontrent 3 océans : l’océan indien, la mer des Laquedives et la mer d’Oman. Cette ville est aussi chargée d’histoire car c’est en ce lieu que se trouve un des mémoriaux dédié au père de la nation : Gandhi, mémorial où repose une partie de ses cendres. Cette ville possède aussi un autre mémorial dédié à une personnalité emblématique de l’Inde : le philosophe Swami Vivekananda.
Autre ville qui m’a marquée durant mon bus trip : Mysore. Cette ville m’a fascinée par son palais (palais des Maharajas qui est connu pour être un des plus beaux édifices royaux de l’Inde). Et ce même palais est d’autant plus resplendissant illuminé par plus de 100 000 ampoules.
Et pour finir, un peu comme le clou du spectacle, direction Allapey. Ce nom ne vous dit sans doute rien mais c’est un peu l’emblème du kerala avec c’est nombreux backwaters (réseaux de lacunes, rivières )bordés de rizières et de nombreux petits villages. L’image du Kerala par excellence !! Nous avons eu la chance de séjourner durant une journée et une nuit sur un house-boat (bateau maison) naviguant à travers ce paysage de carte postales. Ces bateaux sont devenus l’attrait touristique du kerala et la quantité de bateaux naviguant sur les backwaters se multiplient créant parfois des « embouteillages marins » ce qui fait perdre un peu de son charme. L’Inde ne cessera donc jamais de me surprendre. Dans ce décor de rêve nous avons eu l’occasion de plonger, de nager. « Décor de rêve » peut-être pas finalement au fond de l’eau : pollutions, déchets, serpents mais rassurer aucun de nous n’a été mordu. Après avoir hésité quelques instants j’ai pris mon courage à deux mains et j’ai sauté, après tout je n’aurais surement pas une autre occasion de sitôt de pouvoir dire que j’ai nager dans les backwater du kerala. Plonger d’un bateau de nuit dans cette eau plus ou moins douteuse au kerala, je peux dire, oui je l’ai fait et ce fus un peu mon acte courageux de ce bus trip, un souvenir mémorable. Tous les étudiants d’échanges ont été enchantée par ce séjour sur les backwater et j’ai pu fièrement dire : « Welcome to Kerala »aussi nommé « God’s own country », un bout de paradis se trouve bien ici. Et c’est là que je me rends compte de la chance que j’ai de passer mon année ici !!
Et puis ce fus la fin de ces 25 jours de bonheurs, de découvertes, de rencontres mais je n’étais que plus heureuse à l’idée de retrouver ma famille d’accueil qui ils faut l’avouer m’avai beaucoup manquée. Notre voyage s’est terminé à Mumbai où une fois à l’aéroport nous avons quittés les autres étudiants de l’autre district qui eux rentraient en train. Nous étions tous tristes de nous quitter car en 25 jours nous avons vraiment tissés des liens forts. Tous ceux qui sont en échanges le dise, les autres étudiants d’échanges sont vraiment une seconde famille. Eux seuls peuvent vraiment comprendre ce que vous ressentez car ils vivent exactement la même chose que vous. Mais ils n’y avaient pas que de la tristesse à l’idée de ce quitter il y avait aussi de l’impatience car nous savions déjà que nous allions tous nous retrouver quelques mois plus tard à l’occasion d’un seconde bus trip dans le nord de l’Inde.
Dans l’avion qui nous ramenait à Coimbatore, j’avais vraiment une sensation étrange, comme si mon année ici était sur le point de se terminer et que je rentrais en France car après mon arrivée en Inde c’est la première fois que je reprenais l’avion. Et voilà le 10 décembre nous étions de retour plein de souvenirs et de choses à raconter à nos familles d’accueils. Le mois de novembre avait déjà donc bien pris fin, un mois de plus à la découverte de l’Inde, un mois qui resteras à jamais graver dans ma mémoire (même si je sais que je ne pourrais jamais oublier aucun instant de cette année) avec ce premier bus trip.
Prochain compte-rendu : Mes aventures de ce dernier mois de l’année 2013 avec au programme encore quelques jours à Coimbatore, mon retour à Thrissur, célébration de noël à l’école, changement de famille et fêtes de fin d’années dans ma nouvelle famille…