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2010 VIOLENTES INONDATIONS : LE ROTARY ET SA FONDATION RECONSTRUISENT
Aujourd’hui nous faisons route vers le district de MUZAFFARGARH, pour voir deux réalisations de projets du Rotary suites aux graves inondations de 2010. Très vite à la sortie de la ville la campagne défile sous nos yeux, régulièrement une cheminée en brique dégage une fumée noire au milieu de la campagne verdoyante : c’est une briqueterie qui est entrain de cuire les briques qui permettront de construire les futures maisons. Situé dans la plaine du PUNJAB à 60 km de Multan, ce village n’avait jamais été inondé. Il a été complètement dévasté, en 2010. Dans deux villages 15 maisons détruites ont été reconstruites avec l’aide de notre fondation Rotary. C’est la seule situation où notre fondation finance des bâtiments. Les villages visités sont remplis de vie, de nombreux animaux pâturent çà et là, tout autour, la campagne verdoyante de champs de moutarde témoignent d’une activité agricole intense. De temps en temps une grande tâche jaune, la moutarde est fleurie.
Des marques à la craie sur les mûrs des maisons signalent le passage régulier des équipes de vaccinations anti-polio dans ce village, ce que nous confirmeront les villageois. Quelques MUG logotés END POLIO NOW présents sur les étagères assurent un relais permanent de l’information sur la nécessité d’éradiquer cette maladie. Chaque maison porte un numéro et une plaque rappellant le, nom des financeurs du projet, et sur chacun de leur projets au Pakistan, nos amis Rotariens associent à la roue, le logo « END POLIO NOW », communication permanente sur l’éradication. Les villageois nous accueillent avec de larges sourires et remercient le rotary pour cette action durable. En repartant nous croisant un vendeur d’oranges ambulant.
Nous quittons ces villages pour aller voir un autre projet soutenu par les rotariens pakistanais. Le long de la route défile la campagne verdoyante, les femmes et leurs saris colorés c’est la fête des couleurs ! Un grand verger de manguiers nous accompagnera pendant plusieurs kilomètres, il faudra revenir pour les goûter ce n’est pas encore la saison, les mangues sont parait-il excellentes. De nombreuses charrettes bardées de canne à sucre, défiant les lois de l’équilibre sont en route vers une destination voisine. Soudain c’est le mega bouchon, de canne à sucre, les charrettes sont à l’arrêt sur plusieurs kilomètres et la file serpente jusqu’à l’entrée d’une sucrerie, cette canne sucrera les thés du pays, verts, au lait, noir ou roses…
COMPUTER VOCATIONNAL CENTER
C’est un projet d’action d’intérêt public mondial (AIPM) qui a été réalisé parallèlement aux reconstructions de maisons. Reconstruire c’est très bien, mais y adjoindre d’autres projets c’est mieux et un investissement dans l’éducation préparera un meilleur futur pour tous les étudiants qui suivront ces cours. Ce centre avait besoin d’un nouvel équipement en ordinateurs le ROTARY a financé le projet. Ce centre de formation dispose de quatre classes qui forme en 14 mois des jeunes aux rudiments de l’informatique, tous trouvent un travail dans la région à la sortie. Nous avons visité les classes des garçons, les filles disposent de salles séparées, nous les verrons rentrer chez elles avec leurs saris multicolores en repartant.
Nous reprenons la route du retour vers Multan, nous croiserons trois centrales thermiques sur notre trajet. Pour produire de l’électricité, ils brûlent du fioul ou du gaz. L’eau, la houille blanche n’est pas une option pour eux, l’Indus, provenant de la partie indienne de l’himalayah au Jammu-Kashmir, n’a pas un débit suffisant toute l’année pour assurer le fonctionnement d’une centrale. Cela tient au fait que l’Inde prélève ce dont elle a besoin, et comme c’est un pays immense, ses besoins sont immenses. Je comprends un peu mieux pourquoi l’Inde tient tant à garder cette parcelle de continent montagneuse, contre la volonté de ses habitants. Une chose m’avait surpris c’est la grande homogénéité des véhicules de ce pays, berline, type 7CV, peu de marques différentes. Cela tient au fait que deux marques de véhicules produisent au Pakistan : HONDA et SUZUKI et que tout autre véhicule importé subi une taxe de 300%. Pour en finir avec les véhicules beaucoup de deux roues motorisés sillonnent le pays un réseau de distribution informel adapté qui est présenté dans des bouteilles d’eau de source recyclées, à ne pas confondre avec le Fanta orange, vendu sur le même type de tables au bord des routes dans les villages.
SOS VILLAGES D’ENFANTS
En périphérie de la ville, sur notre retour, nous avons visité le village SOS VILLAGE D’ENFANTS de MULTAN. C’est l’un des 10 villages de ce type répartis dans tout le Pays qui accueille des orphelins . La philosophie es que pour se reconstruire, un enfant à besoin d’une maison et d’une famille. Les enfants sont répartis par groupe de 10 dans des maisons avec une « Maman » qui s’occupe d’eux, leur fait la cuisine. Les enfants ici sont âgés entre 3 et 7 ans , chacun ayant sa propre histoire, je vous en raconte une relevée dans un dossier que l’on nous a présenté pour nous montrer la gestion administrative de chaque enfant.
Je vous parle de Naeem venant de KHANGARH, il avait à peine un jour lorsque sa maman est décédée. A l’âge de 2 ans il perd son père tué dans un accident de la route. Sa tante l’a recueilli et élevée avec ses 5 propres enfants. Malheureusement pour Naeem, après deux, sa présence devient la source d’un conflit familial. En aout 2002 sa tante le confie à SOS VILLAGE MULTAN. Il a aujourd’hui 16 ans et est au Lycée.Les enfants arrivant ici sont soumis à un examen médical complet, à des dépistages de maladies infectieuses ou autres. Ils sont alors vaccinés , ils rejoignent alors une maison avec un maximum de 9 frères et sœurs et une maman.
Les filles restent ici jusqu’à ce qu’elles se marient, les garçons jusqu’à leur entrée dans la vie active. Une école est adjointe à la structure, elle accueille de nombreux autres enfants venus des alentours, la qualité de l’enseignement et de l’éducation donnée assure le remplissage des nombreuses classes de la structure. Un geste symbolique nous est proposé pour marquer notre passage : planter un arbre, le Club de Sablé prend racine au Pakistan… Ensuite c’était la fête, les 143 enfants réunis dans la salle des fêtes nous avaient préparé un petit spectacle. De nombreux rotariens ont soutenus ce projet inauguré en 2005, juste avant le tremblement de terre du Nord du pays qui a laissé derrière lui de nombreux orphelins. Ce projet particulièrement remarquable d’efficacité et d’organisation procure à ces 143 enfants une unique opportunité de se construire une vie, les sourires que nous avons croisés tout au long de la visite témoignent de leur séreinité. De nombreux rotariens ont soutenus ce projet depuis le départ.
PAKISTAN SWEET HOME
En fin de journée nous partons à la découverte d’un orphelinat gouvernemental de garçons. Salman avait croisé il y quelques jours quelques enfants qui, en sortant de l’école étaient passés à l’hôpital que sa famille soutient. Il leur a demandé de quoi ils avaient besoin, soins, friandises, ils leur ont répondu, non merci nous n’avons besoin de rien. Dans cet établissement sont hébergés 150 enfants par chambre de 15, une personne encadrant le groupe. Les enfants à leur arrivée sont âgés de 3 à 8 ans. Les lieux sont vétustes, la nourriture est fournie pour un mois par le gouvernement amenant parfois quelques problèmes de fins de mois difficiles. Un échange cordial a lieu avec l’équipe d’encadrement, quelques besoins autres que ceux que nous avions détecté en arrivant sont exprimés, notamment une bibliothèque. Le ROTARY se met en marche, vite, le responsable est invité à la prochaine réunion du club, le parrainage de cet établissement est en route… Pour les filles la première structure de ce type a ouvert récemment à ISLAMABAD.
Le soir Salman avait organisé un dîner à la maison avec des représentants de quatre autres Clubs de la région, l’occasion de rencontrer d’autres rotariens, de parler d’autres projets et de parler de l’avenir des relations de nos deux districts. INCH ALLAH, bien sûr. Si Dieu le veut.
Didier Fossele 11 février 2014