Un deuxième mois au pays de Gandhi – Marie-Morgane Vautier – Inde – oct 2013

Me revoilà donc pour vous raconter un peu mes aventures indiennes de ce mois-ci. Désolé pour le retard, je vais essayer de me rattraper en vous faisant partager du mieux que je peux mon quotidien et mes impressions.
Je vais commencer par les choses les moins drôles et surtout celles auxquelles on s’attend le moins je pense, mon changement de famille. Je ne vais pas m’étendre trop sur le sujet mais je vais quand même essayer de vous expliquer un peu ce qui s’est passé, car ça fait aussi partis de mon échange après tout.
Le mois-dernier, je vous disais que tout allait pour le mieux avec ma maman d’accueil (je vivais seulement avec elle), et c’est réellement ce que je pensais. Même si on n’avait pas une grande complicité, ni de long sujet de discussions, je pensais que ça viendrait avec le temps en apprenant à mieux se connaître. Malheureusement, j’ai compris après beaucoup de temps qu’elle avait une tout autre opinion de moi. Selon elle, mon comportement était mauvais depuis le début car je ne souhaitais pas m’intégrer dans sa famille, je ne voulais pas l’aider à la maison… pleins de reproches comme ceux-ci qui me sont un peu tombé dessus d’un coup, sans prévenir. En effet, pendant presque 2 mois, elle ne m’a absolument fais aucun reproche, aucune remarque, rien… Autant vous dire que quand elle a m’a dit tout ça, ça m’a fait un choc et je me suis quand même remise un peu en question, ça peut tous nous arriver de faire des erreurs. A ce moment-là je me suis dit, essaye de prendre en compte ce qu’elle t’a dit, fais de ton mieux et continue à aller de l’avant, ça va s’arranger. Cependant au fur et à mesure, ce ne fus plus des simples reproches, c’est aller beaucoup trop loin. Selon elle, je n’avais pas ma place ici, je ne comprenais rien aux règles de l’échange… Mais si cela m’a donné un coup au moral, mon envie d’être ici était toujours aussi forte, et je n’ai pas éprouvé ce sentiment d’être homesick. Ces moments difficiles m’ont amenés à réfléchir à réfléchir sur ce que signifiais réussir son échange : cela signifie t’il ne rencontrer aucune difficultés aussi bien au niveau de l’intégration, des relations avec ses familles d’accueil, de l’apprentissage de la langue, ne pas ressentir trop de coup de blues… ou au contraire réussir à surmonter ces difficultés, je pencherais plus pour cette option. C’est maintenant que je me rends compte, qu’on ne peut revenir que changer, grandis de ce genre d’expérience, du moins au niveau de la maturité.
Ainsi, mon échange a pris un nouveau tournant à partir du 23 septembre, jours où j’ai changé de famille, pour moi se fut un réel soulagement. J’habite maintenant dans la famille de mon conseiller rotary. En effet, il n’était pas prévu que je change de famille d’accueil au cours de l’année. Je vais habiter quelques mois ici et j habiterais ensuite aussi quelques mois chez le président de mon club rotary car il leur est difficile de trouver d’autres familles d’accueil.
Je vais donc un peu vous parler de ma nouvelle famille d’accueil. Il y a tout d’abord mon papa d’accueil (on l’appelle M.R.K, les initiales de son prénom, un non vraiment très long) et sa femme (Prassana), ils approchent tous les deux de la soixantaine et sont vraiment adorables avec moi. Ils vivent de manière beaucoup plus traditionnelle, je pense que c’est aussi question de génération car dans mon autre famille, ma maman d’accueil était beaucoup plus jeune. Ici, ma maman d’accueil se rends plusieurs fois par jour au temple, pour prier et chanter, malheureusement en tant que non-hindoue je ne suis pas autorisé à pénétrer à l’intérieur des temples, ou du moins la majorité, car je vous raconterais pas la suite que j’ai eu la chance de rentrer pour la première fois il y a quelques jours dans un des temples de la ville. De plus, dans la maison il y a une petite pièce où se trouve où se trouve un petit autel avec des statues de plusieurs Dieu où déesse, je commence petit à petit à me familiariser avec tous ces innombrables noms de divinités car cela fais réellement partis intégrante de la culture indienne. Il y a aussi de nombreux tableaux représentant ces divinités. Ma maman d’accueil ne travaillant plus, elle est très présente à la maison. Mon papa d’accueil travaille lui pour sa propre compagnie d’aéromodélisme qu’il a débuté en 2009, il a 2 bureaux à Thrissur et de nombreux autres à travers l’Inde. Il est donc pas mal occupé mais il est quand même assez présent à la maison. Ils ont vécus pendant plus de 20 ans à New-York mais lui et sa femme sont tous les deux nés ici à Thrissur. Ce qui est drôle, c’est que leurs familles habitaient dans la même rue. Aujourd’hui ils habitent toujours au même endroit et une grande partie de leurs familles habitent ici. En effet, l’endroit où j’habite s’appelle « Bejoy Villa » et c’est un complexe de plusieurs petites maisons et appartements. 5 des 7 sœurs de ma maman d’accueil habitent là ainsi que la fille de mes parents d’accueil Kiran avec son mari (Ajay) et leur fils de 4 ans (Akshay que l’on surnomme Appu) , c’est pour moi comme un petit-frère et d’ailleurs il m’appelle « chechi » ce qui signifie grande-sœur en Malayalam. Ca fait donc pas mal de monde, et il y aussi une partie de la famille de mon papa d’accueil qui vivent juste à côté. Voilà pour ma nouvelle famille d’accueil. Je m’y sens vraiment bien, le lendemain de mon arrivée, c’était l’anniversaire de mon papa d’accueil et il m’a dit « Tu sais que tu sois dans ma famille, c’est le plus beau cadeau », des paroles qui m’ont beaucoup touchées.
2Sinon pour revenir à ce qui passé durant mon mois de septembre. Une des choses les plus importantes de ce mois-ci, le festival des moussons, Onam qui est principalement célébré au Kérala. Cette fête a eu lieu du 16 au 26 Septembre et ce fut l’occasion de nombreuses animations dans toute la ville. Tout d’abord nous avons célébré Onam à l’école, le vendredi avant les vacances de 10 jours à l’occasion de ce festival. C’était vraiment impressionnant de voir tous l’école dans ce climat de fête, toutes ces couleurs dans les tenues. En ce jour si spécial, l’uniforme avait été rangé au placard pour laisser place à une tenue traditionnelle nommé Dhawani ou Half-saree, une première pour moi. Je vous ai mis une petite photo pour que vous puissiez voir la tenue ainsi qu’une photo avec toute ma classe. Ce festival est aussi l’occasion de nombreuses décorations florales ( Pukallam en malayalam) un peu partout dans la ville ( écoles, magasins,habitations…). A l’école, chaque classe devait réaliser un « pukallam » ( voir photos).

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Spectacle de chants et de danse à l’école pour célébrer Onam

Ensuite il y a eu plusieurs célébrations au cours de la semaine. J’ai donc assisté le mercredi à une partie du festival qui se nomme « kummatikali » et le jeudi, dernier jours d’Onam,« Pullikali ». Cela ressemble un peu à un carnaval et lors de « Pullikali », des hommes se peignent des têtes de tigres sur le ventre et défilent ensuite dans la rue en dansant.

Photos prises lors de « Kummatikali » (ci-dessus) puis lors de « Pullikali »

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Après ce festival, du 26 au 3 octobre je me suis rendue à Coimbatore, ville à environ 4 h d’ici, dans l’état du Tamil Nadu où habitent tous les autres étudiants de mon district.

11Ce fus l’occasion de partager nos premières expériences en Inde, car c’était pour moi la première fois que je l’ai rencontrais. Le rotary nous avait organisés un petit séjour de 3 jours dans une réserve naturelle nommée « Parambikulam Tiger Reserve » située dans les montagnes tout prets d’ici. Nous avons pu apercevoir pas mal d’animaux sauvages comme des éléphants, des ours, des crocodiles mais malheureusement pas de tigre. Nous avons eu aussi la chance de pouvoir monter sur le dos d’un éléphant, une sensation inoubliable.

Pour terminer mon petit séjour dans les environs de Coimbatore, nous nous sommes rendus dans un « Ashram » qui est un lieu saint où un Gourou enseigne à des élèves les textes religieux dans la langue ancienne de l’Inde, le sanskrit. J’ai pu y rencontrer un français qui avait pris la décision de quitter toute sa vie en France il y a plus de 25 ans pour venir
S’installer en Inde et depuis 3 ans il étudiait ici les textes religieux de l’hindouisme. Une rencontre un peu inattendue.

10Voilà pour mes aventures du mois de Septembre … Bientôt la suite avec au programme du mois d’ Octobre, l’école puis une semaine de vacances en raison de la célébration de la déesse de l’éducation puis un autre séjour à Coimbatore pour voir les autres étudiants d’échanges et cette fois cette un petit séjour dans la ville d’OOTY qui est au programme.

A bientôt,

Marie-Morgane

1 réflexion au sujet de « Un deuxième mois au pays de Gandhi – Marie-Morgane Vautier – Inde – oct 2013 »

  1. merci Marie-Morgane pour ces nouvelles et bravo pour ta réaction pleine de sagesse avec ta première mère d’accueil. Tu as raison : une année d’échange ce peut être aussi des moments difficiles, mais tu es tellement déterminée à réussir ton année que c’est sûr tu vas passer une bonne année.
    Bon courage et à très bientôt de tes nouvelles.
    Chantal et Serge Uzu

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